mardi 17 avril 2007

Un peu de télévision: retour sur les victimes d'un attentat

Dimanche soir, je suis tombé par hasard sur un documentaire assez intéressant sur France 5: "11-M, le jour sans nom". Il raconte l'histoire des conséquences du traumatisme général engendré par l'attentat de Madrid du 11 mars 2004. Il y a eu en tout 10 bombes et 192 morts, je ne m'en souvenais plus précisément.

De toute façon, dès qu'il y a un nouveau drame, on oublie presque tout des anciens. Je veux dire on n'y pense plus, on ne pense plus aux morts, aux blessés, aux victimes survivantes, aux proches des disparus... Et si cela arrive dans un pays non occidental, alors on s'en souvient encore moins. Car très souvent, il n'y a pas une grande place accordée dans les médias à ces drames. La répétition des attentats à Bagdad par exemple ou ailleurs en Irak, lasse certains journalistes ou peut-être est-ce le cas pour une grande partie de l'opinion publique.
J'ai cette impression que pour beaucoup de gens, une vie d'une personne appartenant à un pays non occidental est bien moins importante qu'une vie d'un occidental. Et ça , ça me désole franchement. Enfin là, je m'éloigne du sujet :)

Donc j'ai aimé ce documentaire car il retrace bien les répercussions continues de cet attentat: physiques, mais surtout psychologiques.
- Un jeune de mon âge qui a été blessé et pour qui la vie ne sera jamais plus la même. Il se pensait bien dans sa vie et là, l'attentat a complètement brisé son élan.
- Une femme qui a perdu son fils de 19 ans ainsi que son mari. Il lui reste un petit garçon de 5 ans. Elle s'est lié d'amitié avec une femme rescapée du 11 mars. Elles s'aident mutuellement. Ainsi, la victime peut ou pourra raconter ce qu'elle a vécu à ce petit garçon mais surtout ce que le papa de celui-ci a pu vivre.
- Un autre père et sa fille dont la mère a été tuée. La petite regarde une étoile, la lune ou une plante qui pousse et dit: "C'est Maman". Le père est content ou plutôt satisfait que sa fille se comporte comme cela. Je ne sais pas si c'est bien parce que pour lui, sa femme n'est pas morte en ce sens qu'elle est toujours parmi eux. Par certains aspects, c'est vrai et c'est émouvant mais en un sens, cela montre le difficile travail du deuil.
- Il y a aussi une femme victime qui refait pratiquement quotidiennement son trajet du jour de l'attentat. Elle prend le train mais elle n'a pas de véritable appréhension car elle ne se souvient de rien. En effet, elle est devenue amnésique. Pour elle, c'est l'horreur de ne pas se rappeler ce qui lui est arrivé. En même temps, je me dis que l'inverse doit être horrible également. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'elle n'ait plus de souvenirs de ce jour-là. Mais je ne suis pas à sa place donc je n'en sais strictement rien...

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