samedi 25 septembre 2010

L'Ombre du vent - Carlos Ruiz Zafón

Un merveilleux livre qui m'a vraiment enchantée quand je l'ai lu il y a quelques mois. Je le recommande vivement.
Ce livre est d'ailleurs devenu un best-seller mondial avec plus de 12 millions de lecteurs de par le monde, depuis sa publication en 2001.

En fait, résumer l'histoire est complexe : disons qu'il y est question de livres maudits et de leur auteur, d'un personnage qui les brûlent , d'une histoire d'amour, d'une étrange disparition...

Voici la 4ème de couverture qui ne m'avait pourtant pas particulièrement attirée au départ!

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours.
Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers.
Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du Vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie."


Ce roman mystérieux et poétique constitue un fabuleux récit fantastique. L'intrigue fascinante nous tient constamment en haleine. C'est également un joli récit d'initiation. Il est en effet narré par un enfant qui grandit progressivement au fil de l'histoire. L'atmosphère est envoûtante et les personnages authentiques. L'écriture est soignée. Bref, tous ces éléments réunis expliquent pourquoi ce livre est assez exceptionnel! Rares sont les livres qui nous ensorcellent comme celui-là, il faut bien l'avouer!

lundi 13 septembre 2010

On est tous un peu consternés par le monde

C’est aussi le rendez-vous 
des « foules sentimentales 
qui ont soif d’idéal » (NB : la fête de l'humanité) …

Alain Souchon. C’est-à-dire qu’on est tous un peu consternés par le monde comme il est. Consternés par la société ­d’hyperconsommation, de folie. Avoir des marques, des habits comme ceci, aujourd’hui, il y a une espèce de dépendance à l’argent qui est un peu moche, triste. Quand vous parlez avec des gens, le gars qui est intéressant c’est celui qui a du fric. Ce n’est pas : « Je voudrais être Jean-Paul Sartre, avoir le prix Nobel de littérature ou traverser l’Atlantique à la rame. » C’est « Je voudrais avoir du fric ! » Ce n’était pas comme ça avant. Qu’il n’y ait plus que le matériel qui compte, c’est tristounet.

Vous êtes quelqu’un de timide, de réservé… Qu’est-ce qui vous a poussé à vous mettre dans la lumière ?

Alain Souchon. C’est amusant, mais souvent les plus grands artistes sont timides. Et dans la timidité, ils ont cherché une façon de trouver le contact avec les gens. En tout cas, moi, ça s’est passé comme ça. Je ne peux pas rester isolé. J’avais envie des autres.

Laurent Voulzy dit volontiers 
de vous : « Moi, je vois le verre à moitié plein et Alain, le verre à moitié vide bien souvent. » Vous êtes d’accord ?

Alain Souchon. C’est un peu ça. J’ai une vision plutôt pessimiste, mais en même temps, j’aime le soleil, les filles qui ont des jupes transparentes et tout ça. Je ne suis pas un hyper-mélancolique noir dans mon coin. Mais le monde est navrant. C’est dans la nature humaine. Il y a une moitié des hommes qui veut tout posséder, et l’autre, au contraire, qui dit il faut partager, s’entraider. C’est la différence qu’il y a entre la droite et la gauche. La droite laisse aller à la nature, c’est-à-dire : « Je veux gagner plus, je veux être plus fort que toi. » La gauche, elle, il me semble qu’elle cherche à réguler un peu le côté sauvage qui est en nous, ce n’est pas la peine de se le cacher.

Vous considérez souvent 
ne pas être « un professionnel en quoi que ce soit ». C’est 
un peu paradoxal pour quelqu’un à qui tout semble avoir réussi ?

Alain Souchon. Je n’ai pas cherché à réussir. J’étais perdu, vous savez. Je ne savais pas quoi faire de ma vie. Je me demandais ce que je faisais là. Rien ne m’intéressait si ce n’est les chansons, mais ça restait un passe-temps. Je ne me disais pas : « Je veux être Mick Jagger ou Léo Ferré. » Je faisais un peu de peinture, de menuiserie, des petits boulots pour gagner un peu de ronds. J’avais fait des études secondaires qui ne m’ont mené nulle part. Je n’avais pas de passion dévorante. Je me suis mis à faire des chansons vers l’âge de seize ans, des choses basiques, navrantes. Puis, je suis tombé très amoureux. Je me suis marié, j’ai eu un enfant. Ça a été une révolution dans ma vie. Je me suis dit qu’il fallait que je prenne les choses en main. J’ai fait des chansons que j’essayais de placer. C’est comme ça que j’ai écrit l’Amour 1830 pour Frédéric François. J’ai été voir des éditeurs, puis j’ai signé un contrat de disque chez RCA pour un album. C’est comme ça qu’on s’est connus avec Laurent, qui faisait les arrangements. C’est là qu’est née la chanson J’ai dix ans. Elle a eu du succès et c’est parti comme ça.

Extraits de l'entretien réalisé par V. Hache, paru dans l'Humanité le 11/09/2010.