samedi 14 juillet 2007

Personnalité évitante

Je ne sais pas précisément ce qui ne va pas chez moi. J'appelle ça timidité maladive car c'est bien plus simple. En fait, je me demande si je ne souffre pas plutôt d'un trouble de la personnalité évitante. Ca revient au même de toute façon ;)

Voici ce que j'ai trouvé sur le net:

Trouble de la personnalité évitante (Avoidant Personality Disorder) (DSM IV) :

Il s'agit d'un mode général d'inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d'hypersensibilité au jugement négatif d'autrui qui apparaît au début de l'âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes:
1. le sujet évite les activités sociales professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d'être critiqué, désapprouvé ou rejeté
2. réticence à s'impliquer avec autrui à moins d'être certain d'être aimé
3. est réservé dans les relations intimes par crainte d'être exposé à la honte et au ridicule
4. craint d'être critiqué ou rejeté dans les situations sociales
5. est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause d'un sentiment de ne pas être à la hauteur
6. se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur aux autres
7. est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou à s'engager dans de nouvelles activités par crainte d'éprouver de l'embarras

(Je crois bien qu'il y a plus de 4 points qui me concernent...)



L'évitement est sa stratégie, son but est d'éviter l'échec, elle va agir mais avec moult précautions.
On pourrait parler de timidité maladive.
Solitude, effacement, célibat, faible estime de soi.
La personne évitante fuit les émotions, aussi bien le plaisir que la douleur et se fabrique une vie imaginaire.
(Je suis d'accord avec la première partie mais pas la seconde!)
A la différence du trouble de la personnalité borderline, les personnes évitantes ne subissent pas, par exemple, de sautes d'humeur et d'impulsivité.

Voyons les croyances des personnalités évitantes selon Beck:

Je pourrais être blessé(e).
Je suis socialement inepte et indésirable dans toutes les situations.
Les autres personnes sont potentiellement critiques, indifférentes, humiliantes ou rejetantes.
Les autres me sont supérieurs.
Si une personne reste près de moi, elle va découvrir mon "vrai" moi et me rejeter.
Etre exposé comme inférieur sera intolérable.
Je dois éviter les situations déplaisantes à tout prix et ne pas prendre de risques.
Si j'ignore un problème, il s'en ira.
(Non, là je ne crois pas aux miracles!)
Je vais échouer.
Ils ne m'aiment pas.



Cela consiste à éviter toutes les situations dans lesquelles on pourrait être anxieux. Par exemple: on ne sort pas dans la rue s'il y a du monde, on ne prend jamais la parole dans un groupe, on ne parle pas de soi, ou on ne téléphone jamais. Cela est extrêmement handicapant dans la vie de tous les jours.
Il y a deux types de personnalité évitante:
Les grands anxieux, qui ont eu une enfance dans de bonnes conditions, peuvent nouer des relations normales avec quelques personnes.
Les anxieux susceptibles, qui vivent dans une grande solitude, ne font confiance à personne. Ceux-ci ont fréquemment grandi dans une ambiance de jugement par les parents, les frères et soeurs...
Ces troubles ne sont diagnostiqués qu'à l'âge adulte, car à l'adolescence, il est fréquent que chacun traverse une phase se rapprochant de l'évitement.


Bon ce n'est pas sûr que j'aie vraiment ce trouble car je n'ai pas vu de psy formellement pour ça. En plus, je suis sûre que la plupart ne connaissent rien de très précis dans ce domaine...Car tout ces types de trouble restent encore très méconnus.

En gros, j'ai de l'anxiété sociale. Auparavant, je ne m'en rendais pas toujours compte car je dois éviter certaines situations. Mais j'ai l'impression que ma personnalité a toujours été comme cela donc cela peut peut-être expliquer également pourquoi je n'en avais pas trop conscience. Même si au fil des années, je sentais bien qu'il y avait un truc qui clochait.

J'aurais pu aussi noter quelques éléments sur la phobie sociale mais en fin de compte je pense que ça ne me concerne pas tant que ça, même si la frontière avec le trouble de la personnalité évitante est assez floue.

Pour être plus claire, selon le livre La peur des autres (de C. André et P. Légeron):
Anxiété sociale normale avec manifestations anxieuses ponctuelles et ego-dystoniques: trac
Anxiété sociale pathologique avec ces mêmes manifestations: phobie sociale

Anxiété sociale normale avec manière d'être permanente et ego-syntonique: timidité
Anxiété sociale pathologique avec cette manière d'être permanente: trouble de la personnalité évitante

Ego-syntonique cela signifie que c'est en concordance avec la vision que l'on a de soi-même. Autrement dit, pour moi c'est vraiment dans mon caractère. Alors que pour ego-dystonique, c'est l'inverse.

Je m'aperçois que ce post est un peu trop technique... Je n'arrive pas à y mettre des émotions. En même temps, le sujet ne s'y prête pas trop. Bon faudrait que j'arrête de me critiquer, c'est pas possible! Mais j'y arrive pas...

Edit:
Si vous lisez ce message et que vous vous reconnaissez un peu dans ce type de personnalité, vous pouvez me laisser un commentaire. Je suis prête à discuter un peu de tout cela donc n'hésitez pas.

9 commentaires:

arnaud30 a dit…

Ma vision, il me semble que tu la partageras, est que les comportements évitants non seulement ne permettent pas de se "dés-hypersensibiliser" mais ils peuvent aussi potentiellement "vulnérabiliser".
En d'autres termes, par crainte d'être rejeté (hypothèse), l'individu évite (certitude), potentiellement se dévalorise ("double-punition") alors que sur N confrontations, un certain nombre peuvent s'avérer positives et contrebalancer les expériences négatives.

cya a dit…

Oui c'est sûr, c'est un cercle vicieux. Le problème c'est qu'une personnalité évitante ne supporte pas les expériences négatives, pas une seule. Pour elle, une expérience positive ne contrebalance jamais une expérience malheureuse.
Elle préfère donc ne pas tenter d'en vivre des positives surtout si elle se dit qu'elle est incapable de quoi que ce soit concernant les contacts humains. Car en général elle a toujours vécu avec cette sorte de handicap.
Donc il faut déjà améliorer son image pour aller mieux ce qui n'est pas facile si cette personne est très seule. Là encore cercle vicieux...

arnaud30 a dit…

Je pense m'être mal exprimé car je n'ai pas souhaité décrire de cercle vicieux là où je n'en vois pas...
Si on se focalise sur les expériences négatives, je suis d'accord avec toi que le lot d'expériences positives n'aideront pas à sortir du tunnel. Mais, on ne retient que ce qui compte pour nous non ? :)
Je rebondis d'ailleurs sur la question d'amélioration de son image...
Je crois que l'on se voit comme on veut bien se voir et que les autres nous voient comme ils veulent bien nous voir.
Travailler son auto-acceptation pour parvenir à se livrer à autrui comme on est, voilà une démarche plus authentique, appréciable et appréciée.

cya a dit…

Selon moi, le cercle vicieux exprimé ds ton commentaire: crainte d'être rejeté-> évitements-> dévalorisation-> crainte d'être rejeté et ainsi de suite. Effectivement tu ne l'as pas décrit. C'est juste moi qui ai ajouté la fin automatiquement qd j'ai lu ton commentaire c'est pour ça ;)

Donc comment faire pour qu'une personnalité évitante ne se focalise pas sur le négatif (d'ailleurs les pe sont souvent dépressives)? Car c'est justement tout ce qui compte pour elle, il me semble. Elle, elle ne va retenir que ça et ds ce cas elle ne verra jamais le bout du tunnel...

Voilà. Pour s'auto-accepter, il faut développer sa confiance en soi. Pas simple qd son estime à toujours été très basse.

arnaud30 a dit…

La psycho n'est pas mon domaine puis je ne peux pas prendre ce que je ressens pour une vérité universelle...
Je ne perçois pas ce cercle vicieux, de mon vécu, la dévalorisation qui découlerait de l'évitement serait temporaire ("système de récompenses"), la peur du rejet serait permanente et s'expliquerait par une menace (souvent hypothétique) anticipée, non liée à la valeur qu'on accorderait à sa propre personne mais plutôt à la mémoire de ce que d'autres auraient pu faire avec cette valeur.

Et, je vais réagir farouchement à tes dernières phrases ;)

"Pour s'auto-accepter, il faut développer sa confiance en soi" ... Non ! :)

S'accepter comme on est, c'est s'accepter avec nos défauts, nos qualités, nos problèmes d'amour-propre, nos handicaps, ....
Cela n'implique pas de s'aimer...

Et puisqu'on est perfectible (il parait), si l'on veut changer, on se donne les moyens pour le faire...
Bien sûr, essayer c'est une étape, y arriver en est une autre...

cya a dit…

On n'est pas d'accord dans ce cas. Pour moi, la dévalorisation n'est pas quelque chose de temporaire. Effectivement, la peur du rejet est due à des mauvaises expériences passées. Selon moi, elle est également causée par des dévalorisations constantes (notamment dues aux évitements) donc à la mauvaise estime de soi. Celle-ci n'étant pas forcément seulement liée à ces mauvaises expériences...

De plus, pour s'auto-accepter c'est à dire assumer pleinement sa condition, si il en faut de la confiance en soi d'après moi. Savoir croire en soi. Et si, je pense qu'il faut s'aimer: avec ses défauts comme avec ses qualités. Pas forcément beaucoup mais un minimum qd même.

Oui sauf qu'en général, on ne veut pas toujours changer (surtout si l'on ne se croit pas perfectible) : c'est le propre d'un trouble ego-syntonique. Je parle pour moi là.

Anonyme a dit…

Je crois que les personnalité évitante pensent un peu trop à leur expérience passées. "Est-ce que j'ai bien agi, j'aurais du ne pas faire ça ou ça" et finalement ils pensent plus longtemps à leur "défaut" que la durée de l'expérience alors ils évitent les expériences.

Biologiquement parlant je crois qu'il sont un peu dépressif et anxieux.

Et peut-être de ceux que l'on appel "lunatique" ?

louisette a dit…

Pouvez-vous me donner le nom d'un thérapeute et d'une thérapie pour une personne ayant le syndrome d'ne peronnalité évitante habitant Paris
Merci

cya a dit…

Bonjour,
A mon avis, les thérapies les plus efficaces pour les personnalités évitantes sont les TCC : Thérapies Cognitives et Comportementales. Tu peux trouver des adresses de médecins membres sur ce site: http://www.aftcc.org (voir dans la rubrique contacts).