lundi 1 octobre 2007

Un bilan

La semaine dernière, j’ai fini mon stage. Celui que j’avais débuté en juillet. Je suis contente car ça ne s’est pas trop mal passé en fin de compte. Il est validé : c’est bien pour moi, vu que sinon je ne pouvais pas passer dans l’année supérieure. J’ai surtout l’impression d’avoir appris pas mal durant ces 2 mois même si à la fin, ça me paraissait long. En plus, je n’étais vraiment pas habituée à ces horaires de travail.

J’ai beaucoup stressé avant de commencer. C’est normal : généralement, l’inconnu fait peur. Même si moi, je sais que j’en éprouve bien plus souvent que les gens non timides. Eux peuvent être juste mal à l’aise au début quand ils font face à quelque chose qu’ils découvrent. Dans mon cas, c’est plus un stress continu. Je n’aime pas trop les stages, situations où je suis pratiquement constamment observée. Si c’est un stage d’observation, c’est différent mais là bien sûr à ce stade on s’attend à ce que je m’occupe plus ou moins des patients.

Je pensais aussi qu’on allait me trouver bizarre sachant que je ne parle que très rarement. C’est d’autant plus vrai avec les personnes en position d’autorité (comme une maître de stage par exemple) ou dès que l’on se retrouve à plus de 2 personnes.
Alors effectivement, j’ai eu droit à des remarques à ce sujet dès la fin du premier mois ! J’ai beau le savoir à l’avance, j’ai toujours du mal à les accepter ! Au contraire, je ne me sentais vraiment pas bien car même si ce n’était pas méchant et que c’était pour m’aider plus ou moins on va dire, cela ne me fait que me renforcer dans ma conviction que je suis une personne bizarre. Genre je ne le sais pas déjà que j’ai certains défauts ! Je pourrais être fière de cette bizarrerie, du fait que je ne me sens pas comme les autres gens. Mais non pas du tout car j’aimerais tant être une personne plus normale. Je sais que ce terme n’est pas forcément génial car il y a toujours le problème de la norme et de sa définition. Disons juste que j’aimerais avoir bien plus confiance en moi et avoir plus de facilité pour communiquer. L’un va avec l’autre sans doute.

Sinon, j’ai réussi à bien m’entendre avec 2 stagiaires, l’une qui était au cabinet en juillet et l’autre en septembre. Je me suis ainsi rendu compte que tout le monde n’était pas aussi méchant que je le pensais. Mais c’est parce que j’ai pu faire leur connaissance uniquement en individuel. Si ça avait été dans un groupe, je sais parfaitement que je n’aurais pas pu bien m’entendre avec elles. Je n’aurais pas pu me sentir assez à l’aise pour cela. Et puis, je n’avais pas à faire la démarche d’aller spécialement vers elles puisqu’elles étaient au même endroit que moi. Donc je ne pouvais pas les éviter comme je le fais d’habitude.

Avec les patients, en septembre je me sentais bien plus à l’aise qu’en juillet. Il faut dire que je les connaissais mieux et je faisais plus de rééducations que l’autre stagiaire donc là je me posais moins de questions. En plus, elle débutait donc je devais lui montrer comment faire. En juillet, c’était l’inverse avec l’autre stagiaire qui était bien plus expérimentée que moi et surtout si sûre d’elle que cela m’impressionnait. Puis, l’habitude est venue aussi.
J’ai aussi du répondre souvent au téléphone et appeler donc c’était l’occasion d’être plus à l’aise avec cet outil.

Certains patients ont vraiment été touchants et ils ont eu l’air triste quand je leur ai annoncé mon départ. Ca m’a bien surprise. C’était surtout ceux auxquels je m’étais le plus attaché. Donc surtout des enfants. Pareil, ma maître de stage me répétait que j’allais lui manquer, ça j’en suis moins sûre car on ne s’est pas très bien entendues vu que je ne lui parlais pas des masses. Mais bon, elle était si différente de moi, c’est hallucinant. Elle parlait même toute seule c’est dire ! Cependant, je lui suis reconnaissante de m’avoir acceptée auprès d’elle. Ainsi, j’ai pu avoir une deuxième chance.

Au fait, le patient laryngectomisé sur lequel j’avais un peu écrit auparavant présente malheureusement bel et bien une récidive de cancer. Il a donc commencé sa chimiothérapie. Etrangement, ça ne me fait pas du tout le même effet que sur le coup. Je ne sais pas pourquoi mais je ne ressens plus grand-chose. Je dois être égoïste peut-être. Bien sûr je souhaite qu’il s’en sorte mais ça ne m’empêche pas de ne pas trop y penser.

Conlusion, ce n’est tout à fait vrai. Même si parfois je n’ai pas l’impression de changer, je change peut-être un peu grâce à une expérience comme ce stage ou à d’autres.



"Il faut se tenir au difficile. Tout ce qui vit s'y tient. Il est bon d'être seul, parce que la solitude est difficile. Il est bon aussi d'aimer car l'amour est difficile." Rainer Maria Rilke

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