mercredi 1 août 2007

Récidive?

Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit ici.
Dernièrement, j’ai passé de bons moments. Je ne veux pas trop détailler :) J’ai été contente, puis en colère contre moi. Se faire piéger par un virus franchement…
Finalement, c’est peut-être vrai que sur ce blog, j’écris surtout quand je ne vais pas bien.

Aujourd’hui, je me suis sentie triste.
Maintenant ça va mieux, cela dit. C’était surtout juste après ce matin car j’avais stage. En fin de compte, je commence à avoir l’habitude donc ça ne se passe pas trop mal. Même si je stresse toujours autant quand quelqu’un me regarde rééduquer un patient, qu’il s’agisse de ma maître de stage ou de l’autre stagiaire qui sont souvent présentes dans la même pièce. Enfin, j’ai moins de problèmes avec l’autre stagiaire car je m’entends bien avec elle. Et puis tout dépend du patient et du type de pathologies à rééduquer. Parfois, j’ai vraiment eu cette impression d'avoir été nulle et j’ai eu honte de moi. Heureusement que ce n’était pas très fréquent ! Je développerai peut-être plus tard sur mon stage si l’envie m’en prend.

Là, si je veux écrire c’est parce que je me suis sentie très mal.
Pourtant le temps était au beau fixe pour une fois. Un matin ordinaire, où il est toujours difficile pour moi de croiser ou de sentir le regard de certains, me dévisager dans le métro ou dans la rue.
A la fin de la matinée, un patient laryngectomisé est venu. Une personne très sympathique même si je ne le connais pas vraiment. Je ne l'ai vu que 3 ou 4 fois c’est tout. Il a eu un cancer donc, on a du lui enlever le larynx il y a 2 ans. Depuis, il a fait et il fait tellement d’efforts pour reparler. On ne peut pas se rendre compte quand on n’a jamais été soit même concerné par tout cela. On le comprend relativement bien maintenant ou la plupart du temps, même si sa voix est oesophagienne puisqu’il n’a plus de cordes vocales.

Mais voilà, il a une grosse masse suspecte dans le pharynx selon le médecin qui l’a examiné. Il doit repasser des examens complémentaires bientôt. C’est certainement une récidive de son cancer, il ne faut pas se le cacher…
Donc il doit attendre pendant plus de 10 jours pour connaître son état. C’est horrible comme situation ! Attendre sans savoir en s’angoissant, aux prises avec nos doutes. Et après être fixé : soulagé (même si c’est peu probable) ou accablé. Se dire qu’on est condamné, qu’on a sûrement plus que quelques mois à vivre…Car il ne faut pas se faire d’illusion, il a peu de chances de s’en sortir. Philosophe-t-il sur sa propre mort, ce prof de philo justement ?
Pendant cette séance, très spéciale du coup, je me sentais horriblement mal. Ma maître de stage essayait de le rassurer comme elle pouvait mais malheureusement, je crois que personne ne peut rien pour lui. C’est ça qui est dramatique. Il l'avait bien compris d'ailleurs. Bien sûr, il va subir des traitements. Mais cette fois, il n’y a plus grand-chose à enlever. Certes, je ne suis pas médecin mais notre maître de stage nous avait bien dit auparavant que l’issue dans ce cas est souvent fatale :(

L’autre stagiaire et moi, nous sommes parties avant ce patient. Car la séance s’était bien prolongée. Je lui ai dit que je me sentais mal et ça se voyait sans doute sur mon visage d’ailleurs. Mais je crois qu'elle n’a pas trop compris : elle, elle était surtout préoccupée par le fait qu’on avait fini en retard. Elle devait être pressée. Je ne lui en veux pas car je suis sûre que ça lui a fait quelque chose à elle aussi.

Je me demande pourquoi cet événement me touche autant. J’ai eu les larmes aux yeux. Ce sentiment de mort, je ne le connais pas bien. Je n’ai jamais été confrontée à des décès peut-être est-ce pour cela ? Enfin si mais pas de personnes très proches. Pourtant cet homme, je ne le connais pas non plus. Peut-être que si la personne concernée avait présenté un visage et une personnalité moins agréable, peut-être que j’aurais réagi différemment, j’avoue que je suis dans le flou. Ou alors non, c’est juste que la détresse de cette personne me renvoie à ma propre mort donc forcément ça doit faire réfléchir mon petit cerveau. Pourtant là je pense surtout à sa mort à lui. J’anticipe trop sans doute. Je me rends compte que j’arrive quand même à ressentir des émotions mais cela ne me soulage pas bien évidemment…

4 commentaires:

CR a dit…

Il n'y a vraiment rien d'étonnant à être très touchée par ça... Car c'est sans doute moins difficile de gérer la mort d'une personne qu'on ne connait pas trop après sa mort, qu'avant! Car côtoyer une personne qui est en voie, ou qui vient d'apprendre qu'il n'a plus que qq mois à vivre, ça doit faire qqchose. Se demander ce qu'il se passe ds son esprit, et s'imaginer ce que l'on penserait, nous, ds son cas... Moi en tout cas ça me bouleverserait bien.

cya a dit…

Oui c'est vrai: c'est parce qu'il était là à nos côtés que c'était très spécial pour moi. C'est une chose de s'imaginer que ça pourrait nous toucher bien sûr mais de là à le vivre c'était vraiment étrange. J'ai essayé de retranscrire au mieux ce que j'ai ressenti ms ce n'est pas possible complètement. Souvent, les choses tristes ne me touchent pas avec autant de force, c'est plutôt de là que vient ma surprise. Surtout que les 2 autres personnes n'ont pas eu l'air tant bouleversé que ça...

CR a dit…

C'est possible aussi que les 2 autres ont plus d'expérience, ou connaissent bien plus de gens, et ont donc déja été confrontées à ce genre d'expérience... Et je pense que c'est surtout les premières fois que ça fait un vrai choc...

cya a dit…

Exact pour la première partie. Cependant moi je pense que ça me ferait un choc à chaque fois.